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La pédagogie selon Jean-Jacques Rousseau : quelle place pour le jeu ?

La pédagogie selon jean Jacques Rousseau : quelle place pour le jeu ?La vision théorique de l’éducation de l’enfant qu’introduit Rousseau avec l’Emile ne laisse pratiquement pas de place au jeu. Il faut éduquer, certes, mais… Dis-moi quel Homme tu veux éduquer, et je te dirai quelles pédagogie mettre en œuvre !.. Car toute la question est là : quel type d’homme cherche-t-on à former ? Un chrétien ? Un soldat ? Un citoyen ?

« Aucun de ceux-là ! », répond avec force J.J. Rousseau. L’éducation doit être au service de l’homme lui-même, sans idée préconçue, attentive au potentiel de chacun. Car l’Homme est naturellement bon, et c’est donc en prenant pour modèle l’Enfant, dans un environnement au plus proche de la Nature, qu’on peut espérer en faire un adulte libre et responsable.

Rousseau décrit cinq stades dans l’évolution d’un être humain [1].

  1. Il y a tout d’abord l’âge des besoins infantiles, de la naissance à deux ans. Aucune contrainte ne doit être imposée au bébé, pas même celle des vêtements.
  2. Puis vient l’âge du développement des désirs et des sens (jusqu’à douze ans). L’enfant doit être élevé librement et au grand air, afin de se développer physiquement. Aucune lecture n’est encore autorisée, pour ne pas le nourrir d’idées « prédigérées ».
  3. Vient ensuite l’âge du sens commun et de la raison (de douze à quinze ans). C’est l’âge du développement intellectuel et des voyages, de la découverte et des « leçons de choses ». Mais, dès ses quinze ans, l’enfant doit se choisir un métier manuel, afin de commencer à gagner sa vie.
  4. Suit alors l’âge des sentiments (de quinze à vingt ans), de l’éducation aux valeurs morales et de la piété religieuse.
  5. Et enfin, l’âge du mariage, de la vie, de la paternité et des responsabilités. 

A quel stade l’enfant joue-t-il ? Rousseau n’en parle pas, ou très vaguement. Il admet seulement que l’enfant a besoin d’activités ludiques (le plus souvent physiques) avant douze ans, âge à partir duquel la véritable éducation doit commencer.

Celle-ci se base sur le contact direct avec la nature (pour favoriser le développement des facultés et des organes), le contact modéré avec les hommes (pour apprendre à maîtriser ses désirs sans pour autant se laisser corrompre), et sur de très nombreuses mises en situation (permettant de développer la curiosité et l’appropriation active des connaissances).

Mais aucune place n’est réellement faite au jeu. Pourtant, Emile est décrit comme un enfant rieur et joyeux ! Mais le passage de la nature à la culture est envisagé de manière très théorique.

Il est vrai que Rousseau n’a élevé aucun de ses cinq enfants, et que ses contradicteurs lui ont souvent reproché son idéalisme et son manque de conseils pratiques. Rousseau est bien « l’homme de tous les paradoxes » tel que le décrit Michel Soëtard dans son excellent article « La pensée éducative de Rousseau », à lire sur « L’encyclopédie de l’Agora ».

Cette théorisation de l’acte d’éduquer est l’objectif avoué des principaux philosophes et penseurs du XVIIIème siècle, et l’on sent poindre l’idée que l’éducation a un rôle central dans l’avènement de l’homme nouveau.

Mais, sur le terrain, comment éduque-t-on ? 

>> La place du jeu chez les pédagogues « de terrain »  

[1] « Les cinq stades », L’Emile, ou de l’Education, J.J. Rousseau, 1762  

Jean-Jacques ROUSSEAU

Ecrivain et philosophe Genevois (1712-1778), il pense que l’Homme est naturellement bon, et que c’est la société qui le corrompt. La nécessité d’écouter son penchant naturel est affirmée dans toute son œuvre (Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes – 1755, Julie, ou la Nouvelle Héloïse – 1761, pour ne citer que les plus connus).

Il préconise une organisation politique basée sur un Contrat Social (1762), pour que l’opinion de chaque citoyen soit prise en compte. Sa pensée pédagogique est exposée dans L’Emile, ou de l’éducation (1762).

Rousseau est également musicien, et auteur d’un Dictionnaire de la musique (1767).

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