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Le jeu au XVIIIème siècle : outil pédagogique ou idéologique ?

Jeu de l'oie au 18eme siècleSouvent détourné de sa fonction première qui est de susciter le désir d’apprendre, le jeu pédagogique est souvent utilisé à des fins de propagande au XVIIIème siècle. Siècle du bouillonnement intellectuel et de la diffusion des connaissances, le XVIIIème est donc aussi le siècle de l’approfondissement de la réflexion pédagogique.

Mais il ne faudrait pas se méprendre : si les pédagogues du XVIIIème siècle s’intéressent au jeu en tant que moyen de favoriser les apprentissages en les basant sur des activités de plaisir, leur développement considérable répond avant tout à des critères économiques et politiques. 

Le jeu outil de propagande 

Le jeu est un outil de propagande très efficace. La plupart des jeux classiques sont détournés au service d’une idéologie. Les héros de la République romaine remplacent les rois et reines de l’Ancien Régime dans les jeux de cartes. Aux illustrations traditionnelles des jeux de l’oie se substituent des images révolutionnaires !

Le jeu devient alors un moyen d’inculquer des vertus afin de forger de bons chrétiens, de bons citoyens, voire de bons soldats…

Dans « Histoire des jeux éducatifs – de l’Antiquité au vingtième siècle » (Nathan, 1969), Marie-Madeleine Rabecq-Maillard (conservateure du musée d’Histoire de l’Education » – Mont-Saint-Agnan) donne d’autres exemples édifiants de ce détournement politique, accompagnés de nombreuses reproductions.  

C’est probablement en réaction contre cette tentation de détournement des jeux à des fins idéologiques que Jean-Jacques Rousseau s’indigna : « On se fait une grande affaire de chercher les meilleures méthodes d’apprendre à lire ; on invente des bureaux, des cartes ; on fait de la chambre d’un enfant un atelier d’imprimerie (…) Quelle pitié ! Un moyen plus sûr que tout cela, et celui qu’on oublie toujours, est le désir d’apprendre. Donnez à l’enfant ce désir, puis laissez là vos bureaux et vos dés : toute méthode lui sera bonne. » (L’ Emile).

Certes, le désir d’apprendre est à la base de tout mais, pour le susciter, le jeu n’est-il pas un moyen privilégié ?

C’est la question à laquelle les pédagogues chercheront à répondre aux siècles suivants…

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