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Interview de Claire Lagoda, autrice de NuméDingo !

Nous vous proposons de vous plonger plus avant dans l’importance de la compréhension de la numération chez l’enfant à travers les explications éclairées d’une enseignante apportant un soin particulier à sa pédagogie.

Dites-nous-en un peu plus sur vous-même, quel est votre parcours professionnel et personnel/intellectuel en rapport avec le jeu ?

Je suis enseignante depuis 26 ans. Cette carrière m’a permis d’expérimenter tous les niveaux d’enseignement de la petite section au cm2. La période qui m’a le plus marqué a été mes 15 ans d’enseignement en maternelle. J’ai toujours utilisé les jeux dans ma pédagogie, notamment pour les mathématiques. Aujourd’hui on joue à des jeux mathématiques en classe ou à la maison avec les parents. De plus, les nouveaux programmes mettent en avant le jeu comme élément de la pédagogie.

Pourquoi avoir créé le jeu NuméDingo ?

Le jeu a plusieurs raisons d’exister, par exemple par rapport aux APC (Activités Pédagogiques Complémentaires, pour les enfants qui en ont besoin), cela va aider l’enfant à mieux se recentrer sur ses bases. Également, en ayant pendant plusieurs années été enseignante pour les grandes sections, je me suis aperçue que pour eux le nombre est un mot et la suite numérique est une chanson. J’ai eu envie de revenir en début d’année, à la base, c’est-à-dire l’expression du nombre sous différentes formes et surtout pouvoir lui donner un sens (pouvoir comparer et reconnaître les quantités).

Pour eux, le nombre est un mot et la suite numérique une chanson. […] Revenir à la base, pouvoir donner un sens au nombre.

C’est parti d’une volonté de poser des bases claires avec des jeux ludiques, aider les enfants à reprendre confiance. Il y a des enfants de 5-6 ans qui essayent de ne pas se faire remarquer car ils ne comprennent pas. Selon moi, il fallait repartir de zéro et les maths ce n’est pas forcément très drôle pour un enfant. L’enseignement frontal est parfois compliqué, il faut rendre cela plus facile.

D’ailleurs, le remaniement des programmes du 24 juin 2021 a réaffirmé que c’était très important d’avoir stabilisé la connaissance du nombre ainsi que les différentes façons de l’exprimer.

A qui le jeu s’adresse-il ?

NuméDingo cible surtout les enfants de 3 à 5 ans, on ne peut pas réellement aller jusqu’à la GS ou alors en APC, pour ces enfants-là, NuméDingo aide à ne pas rendre humiliante l’activité.

Actuellement, le jeu va jusqu’à la fin de la MS, cependant, les jeux de la fin du livret sont pour de bons éléments de la MS et peuvent consolider les bases pour certains élèves de GS.

Bien évidemment, le jeu se joue également en famille, tout dépend de la famille, si les enfants sont stimulés ou non. Là, Numedingo a un intérêt pour des enfants de 3, 4 ans voire 5 ans.

Comment le jeu se positionne par rapport aux recommandations de l’éducation nationale ?

NuméDingo rejoint la notion de : « La construction du nombre ». Il faut que, pour les enfants, le nombre ne soit pas juste un mot mais une quantité, qu’il possède un sens concret.

C’est pour cela que le jeu porte plus précisément sur les différentes façons de présenter le nombre, comment chaque chiffre est dessiné (collections d’insectes, dés, doigts de la main…).

Comment le jeu se positionne par rapport aux recommandations des spécialistes du développement de l’enfant en général ?

D’une manière générale la recommandation c’est de stabiliser l’apprentissage des petits nombres, il faut savoir comment la suite des nombres est construite, il faut le comprendre, en avoir une représentation claire.

La recommandation générale c’est de stabiliser l’apprentissage des petits nombres.

Sinon pour les grandes suites (11, 12,13…) l’enfant ne comprendra pas, ce n’est pas quelque chose de logique, il faut réussir à se dire que c’est ajouter 1 au chiffre d’avant. La numération n’est pas un savoir plaqué et figé, ça a un lien avec les expériences personnelles des enfants. L’utilisation de problèmes peut leur permettre de créer des liens.

Quels ont été les choix structurants – qui font que le jeu est tel qu’il est – et qu’est-ce qui a guidé ces choix (choix du format, choix des thèmes abordés, choix des mécaniques de jeu) ?

Au niveau de la taille des cartes on s’adresse à des petits enfants, donc il ne va pas y avoir de règle qui nécessite de tenir les cartes en éventail. Les règles sont faites pour poser les cartes sur la table.

Pour moi, il est très important d’avoir toutes les représentations de la façon de faire un nombre (chiffre, doigts…), il est important de montrer les façons conventionnelles et non-conventionnelles. C’est pour cela que l’utilisation des chiffres, des dés de la même couleur ou non, des doigts et des insectes (rangés ou non) était importante. Il y a 12 représentations au total.

 Avoir ces diverses manières de visualiser les nombres n’était pas négociable, il fallait avoir une représentation vraiment riche de toutes les façons de montrer les quantités, de pouvoir les manipuler. Il faut savoir que beaucoup d’enfants apprennent différemment, certains de façon normée et conventionnelle, d’autres non. On a vraiment joué sur le visuel, il fallait que les dessins contrastent bien, que ce soit attractif et drôle.

Quel est votre retour d’expérience d’utilisation du jeu avec votre classe ou dans d’autres contextes ?

Dans la classe j’ai élaboré les règles au fur et à mesure avec les enfants selon les besoins et les avis et selon mes retours avec une collègue PS / MS. Elle avait souligné le fait que les enfants (PS) étaient restés très longtemps sur le mémo, les autres règles, elles, intéressaient plutôt les MS.

Les enfants aiment les couleurs, ils apprécient les règles avec les séries de cartes comme les insectes, pour eux c’est plus drôle.

Extrait de l’expérience de Didacto à l’école Casanova où le jeu NuméDingo est utilisé.

Comment recommanderiez-vous d’utiliser NuméDingo : en classe, en remédiation (si adapté), à la maison, en orthophonie, en animation/ludothèque ?

En tant qu’enseignante ce que j’aime dans un jeu c’est qu’il soit utilisable très rapidement, le livret est fait de telle sorte qu’en deux minutes la partie peut s’installer et se jouer très rapidement. On peut même y jouer de manière imprévue en classe, en 10 minutes.

On peut bien sûr l’utiliser aussi dans le programme pour découvrir la notion de façon plus approfondie. C’est également possible de l’utiliser pour le réseau d’aide, pour des enfants qui ont besoin de reconstruire le nombre, en APC (pour consolider les bases) ou encore en orthophonie pour des enfants dyscalculiques.

En tant qu’enseignante ce que j’aime dans un jeu c’est qu’il soit utilisable très rapidement.

Dans la famille, certaines règles permettent de faire jouer différentes tranches d’âge ensemble (3 ans et 5 ans…). On peut le transporter un peu partout, et encore une fois, la mise en place est extrêmement rapide c’est donc bien pratique.

 C’est important que l’adulte s’implique dans le jeu pour que l’enfant n’ait plus trop de notion d’apprentissage. Le jeu est un outil ludique pour apprendre, quand c’est rébarbatif on n’apprend plus, on est démotivé, surtout chez un enfant. Au niveau famille, n’importe quel adulte peut faire jouer les enfants, car les règles sont simples, ça permet à des personnes pas du tout au fait de la culture scolaire de jouer en comprenant sans problème les règles de jeu.

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